Fiche produit standardisée internationale
Depuis 2018, GS1 Belgilux et GS1 Nederland assurent ensemble la gestion d’un seul et même datamodel. Cette fiche produit standardisée peut donc être utilisée par les fournisseurs et les retailers pour échanger des informations produits dans tout le Benelux via le GS1 Global Data Synchronisation Network (GDSN). D’autres datamodels sont utilisés dans les autres pays, ce qui ne facilite pas la vie des acteurs internationaux. GS1 Global a publié en 2020 une fiche produit standardisée internationale : le Global Data Model (GDM), et vise ainsi un échange de données international plus efficace.
En novembre 2021, le datamodel Benelux sera aligné avec ce Global Data Model.
Nous avons discuté avec Colruyt Group, Albert Heijn, Mondelez et Pepsico du développement de cette fiche produit internationale et des avantages dont ils se réjouissent.
Besoin de données cohérentes et qualitatives
Le Global Data Model a vu le jour après un signal fort envoyé à GS1 par Consumer Goods Forum, une organisation en réseau internationale de fabricants, retailers et fournisseurs foodservice de niveau C, qui collaborent en matière de durabilité, santé, sécurité, mais aussi au niveau de la chaîne d’approvisionnement. Selon eux, la gestion de GS1 en matière de caractéristiques de produit standardisées était absolument à revoir. Où se situe le problème ?
Hedy Smeets, GTIN Global Process Manager chez PepsiCo : « Deux problèmes principaux sont à l’origine du développement du Global Data Model : des incohérences dans le processus de développement des données et le manque de qualité des données qui en découle. Ce qui entraîne à son tour des frais inutiles tant pour les fabricants que les retailers, pour finalement se répercuter sur leur chiffre d’affaires, mais aussi sur la confiance du consommateur. Le but du Global Data Model est également de soutenir les fabricants, retailers et fournisseurs de solutions en formulant des définitions cohérentes pour un set défini de caractéristiques nécessaires à la commercialisation (internationale) des produits. »
Développement du Global Data Model
« Le Global Data Model a été développé conjointement par des retailers, dont Albert Heijn, des fournisseurs et GS1. », explique Armand Schins, Manager Data Quality & Governance chez Albert Heijn. « Les datamodels nationaux existants, dont celui du Benelux, ont servi de base pour le Global Data Model. Il a fallu commencer par définir les éléments communs à tous ces datamodels, pour ensuite intégrer les besoins émanant de la législation et des utilisateurs. Les expériences des utilisateurs dans les pays et régions, comme le Benelux, ont également été prises en compte.
Les champs de données qui ne se retrouvent pas au niveau international, sont subdivisés au niveau régional, dans notre cas l’Europe, ou au niveau national, dans notre cas le Benelux. »
Il y a encore du chemin à parcourir. « Le développement étant désormais terminé, le datamodel doit bien entendu être soutenu au niveau international, régional et national. Et implémenté », poursuit Armand. « Des groupes consacrés au soutien et à l’implémentation ont vu le jour pour ces trois niveaux.
Certains groupes de produits sont encore sous-représentés au sein des groupes de travail en Europe et dans le Benelux, par exemple la nourriture fraîche. » N’hésitez surtout pas à nous contacter si votre entreprise souhaite prendre part à un groupe de travail sur ce thème !
Les niveaux du Global Data Model
« Une première version du Global Data Model a été publiée en avril 2020 en tant que standard Global GS1 », nous raconte Dimitri Sonck, responsable du Center Product Information chez Colruyt Group. « La fiche produit standardisée internationale se compose de différentes couches, un peu comme un oignon.
En premier lieu, on retrouve le noyau international avec les caractéristiques de produit qui peuvent être remplies pour tous les produits. Puis, il y a la catégorie produit internationale avec des caractéristiques de produit supplémentaires qui peuvent être remplies pour une ou plusieurs catégories de produit. Ensuite, on retrouve la catégorie produit régionale. Notamment, parce que la législation en matière d’alimentation aux États-Unis est différente de celle en Europe. Certaines caractéristiques de produit doivent ainsi obligatoirement être échangées en Europe mais pas aux États-Unis, et inversement. Finalement, il y a également une catégorie produit locale. Il s’agit dans ce cas d’ajouts nécessaires pour le Benelux. »
Le groupe de travail qui assure la gestion du datamodel Benelux a effectué une analyse critique de toutes les caractéristiques de produit que l’on retrouve dans le noyau international et dans la couche européenne. Ces dernières ne sont pas automatiquement reprises dans la couche locale Benelux. Les caractéristiques de produit qui ne sont plus utilisées par les retailers ont également été supprimées du datamodel.
Avantages du Global Data Model
Thao Nguyen, Master Data Business Partner et Ana Sramek, DMS Publication Lead chez Mondelez : « Actuellement, le Global Data Model prévoit des attributs pour chaque couche de catégories de produit comme l’alimentation, les produits de soin et d’entretien, l’alimentation animale, les boissons alcoolisées et le tabac, ce qui constitue un cadre relativement adéquat. » Ce vaste cadre ne représente qu’un des nombreux avantages que le Global Data Model offre aux fournisseurs.
Il présente notamment de nombreux avantages pour un fabricant actif au niveau national. « Un datamodel harmonisé international, c’est tout bénéfice. », nous dit Hedy Smeets de Pepsico. « L’unicité de la définition et le set (minimal) de caractéristiques de produit attendu permet d’optimiser la totalité des opérations et d’augmenter la qualité des données. »
Un avis que partage Mondelez : « Le développement du Global Data Model représente une grande opportunité d’optimiser la manière dont les données sont échangées au sein de la chaîne. », confirment Thao Nguyen et Ana Sramek. « Le groupe de travail en charge du Global Data Model travaille de manière très ciblée. En tant que fournisseur, nous pouvons confirmer que les premiers résultats qui en découlent sont très positifs.
La fiche produit standardisée internationale offre en outre un avantage majeur, selon Thao : « dans la mesure où nous ne devons plus adapter nos systèmes par pays et par produit, nous pouvons introduire plus rapidement nos produits et la qualité des données est renforcée. Nous pouvons ainsi, en tant que Brand Owner, lancer plus efficacement de nouveaux produits. »
Avantages pour les retailers
Les retailers bénéficient également de ces avantages : « Nos produits proviennent du monde entier, de tous les continents, et nous collaborons donc avec des fournisseurs internationaux », nous raconte Dimitri Sonck de chez Colruyt. « Un datamodel harmonisé international peut représenter une énorme avancée pour l’intégration de nos partenaires commerciaux internationaux au Global Data Synchronisation Network. »
« Et cela profite également à nos clients », poursuit Armand Schins de Albert Heijn. « Des données produits de meilleure qualité permettent au client de trouver plus rapidement le produit qu’ils recherchent. Et nous pouvons en outre mieux conseiller nos clients à propos des produits, par exemple dans quelle mesure ceux-ci conviennent à leur régime alimentaire. En pratique, nous voyons que des produits dotés de meilleures données et plus complètes se vendent mieux que ceux dont la qualité des données est moins bonne.
Une bonne qualité des données permet également d’éviter des perturbations dans le gestion de la présentation et de la promotion au sein de la chaîne. Et qui dit moins de perturbations dit également des listings de produits plus rapides et moins de pertes.
Autant de raisons pour investir dans des données fiables et dans le Global Data Model, et cela vaut pour les retailers, mais certainement aussi pour les fournisseurs. »
Vous voulez connaître les différences exactes entre le datamodel Benelux actuel et la version future qui sera alignée avec le Global Data Model ? Curieux de découvrir comment la migration va se dérouler concrètement, ou ce que prévoient les autres pays ?