Un coup d'oeil dans les coulisses du groupe de travail
Nathalie Van Roekeghem, X-Functional Support Manager, Nestlé Belgilux et Maïté Moradiellos del Molino, SAP Area Lead, Delhaize Le Lion/De Leeuw, racontent comment elles ont chacune contribuées au groupe de travail sur le nouveau programme d'audit et comment celui-ci a été développé.
La méthodologie expliquée
Dès le départ, plusieurs réunions ont eu lieu où les fournisseurs et les retailers se sont retrouvés autour de la table. Pour tous les sujets abordés, les différentes parties pouvaient envoyer leurs commentaires à l'avance afin qu'ils puissent être discutés lors des réunions. C'était un moyen très pratique de parvenir à un consensus. Si des décisions importantes devaient être prises, elles étaient également discutées avec le Conseil d'Administration. "Nestlé est représentée au Conseil d'Administration par Julie Hautfenne, Operations Director, nous avons donc joué un double rôle", explique Nathalie, Nestlé Belgilux.
"Tout d'abord, un examen complet a été fait de toutes les règles de validation existantes appliquées sur les marchés cibles que sont la Belgique, le Luxembourg, mais aussi les Pays-Bas. Ces règles de validation permettent aux systèmes de vérifier la qualité et l'exhaustivité des informations sur les produits. Par la suite, toutes les règles d'audit applicables aux Pays-Bas ont été passées au crible. Ce n'est que sur la base de ces règles d'audit qu'il est possible de vérifier si les informations figurant sur l'emballage sont effectivement présentes dans My Product Manager et vice versa. Au final, toutes les parties ont décidé de la sévérité des contrôles, c'est-à-dire à quel moment un produit serait rejeté."
Maïté Moradiellos del Molino, SAP Area Lead chez Delhaize, explique que l'organisation était bonne. Chaque membre du groupe de travail a dû examiner individuellement et au préalable toutes les règles de validation et d'audit. Il n'était pas toujours facile de s'y retrouver parmi tous les attributs des produits disponibles. Mais elle trouve logique que, lors des réunions du groupe de travail, l'accent ait été mis principalement sur les caractéristiques des produits et les règles y afférentes pour lesquelles il y avait des questions ou des divergences d'opinion.
Y avait-il un camp des "fournisseurs" et un camp des "retailers" ?
Un observateur pourrait s'attendre à ce que le groupe de travail se compose d'un camp de "fournisseurs" et d'un camp de "retailers", l'un voulant placer la barre aussi basse que possible et l'autre aussi haute que possible. C'était réellement comme ça ?
Maïté, SAP Lead Area, Delhaize, réfute cette affirmation : les fournisseurs comme les retailers veulent le meilleur pour le consommateur final. "C'est cet objectif commun qui nous pousse, au sein du groupe de travail, à trouver un consensus."
"En tant que retailer, nous voulons également disposer de toutes les données afin que, par exemple, sur notre site web, nous puissions permettre à nos clients de filtrer selon certains critères de produits. Néanmoins, je pense que lorsque l'avantage est clair pour les deux parties, nous pouvons travailler à une solution qui convient à tous."
Il en va de même pour Nathalie, X-Functional Support Manager, Nestlé : "En tant que fournisseur, nous ne voulons certainement pas mettre la barre aussi basse que possible. Nous pensons en fonction de l'objectif ultime, qui est de fournir au consommateur des données fiables, tout comme les données figurant sur les emballages dans les magasins. C'est pourquoi nous avons toujours fourni nos commentaires en gardant cet objectif à l'esprit."
"En effet, ce programme ne peut fonctionner que s'il y a un engagement de la part du retailer et du fournisseur", ajoute Nathalie. "Si la qualité du programme n'est pas suffisante, les retailers pourraient choisir de recueillir les informations d'une manière alternative, ce qui n'est certainement pas l'intention ici. Nous nous efforçons autant que possible de faire de My Product Manager une source unique de données, et nous constatons qu'en réalité, ce n'est pas toujours le cas. Ce nouveau programme d'audit devrait y contribuer."
Le programme d'audit néerlandais comme base, un succès ou un échec ?
Delhaize et Nestlé trouvent logique de partir du programme d'audit néerlandais existant. Le programme est opérationnel et a déjà fait ses preuves. En outre, de nombreux fournisseurs vendent leurs produits aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg. Dans cette optique, il est évidemment opportun que ces programmes soient synchronisés autant que possible.
"Il y a quelques points qui diffèrent, mais pour la plupart, nous sommes sur la même longueur d'onde. Je pense que la plus grande différence est qu'en Belgique, nous ne vérifions que les images ou les artworks fournis et non le produit physique. Cette étape indispensable permet de s'assurer que les informations obligatoires figurant sur l'emballage sont correctes, comme l'a déclaré GS1", explique Delhaize.
Nestlé note une autre différence : "Les différences actuelles se situent effectivement au niveau de l'exécution des tests. Aux Pays-Bas, les produits doivent être envoyés physiquement à un tiers, ensuite un auditeur vérifiera les informations sur le produit, les dimensions et les poids par rapport à ce qui figure dans le système de GS1 Nederland. Aux Pays-Bas, il y a donc toujours une vérification humaine. Au Belgilux, GS1 réalise lui-même l'audit, dans un premier temps de manière totalement virtuelle : nous envoyons un artwork dont les données sont contrôlées par un robot basé sur l'intelligence artificielle (IA). Ensuite un auditeur de GS1 effectuera un dernier contrôle humain, si nécessaire."
Delhaize conclut par les avantages suivants : "Il y a un avantage clair en termes d'efficacité, de rapidité et aussi de coût pour les fournisseurs. Les fournisseurs ne doivent pas envoyer un produit physique pour chaque audit, mais seulement des photos ou des artworks de l'article sans flux physique."
Des idées lumineuses
En passant soigneusement en revue et en étudiant tous les contrôles validés, les deux acteurs se rendent compte de la quantité de données partagées et de celles qui doivent encore l'être.
Maïté Moradiellos, Delhaize, pense qu'il faut encore travailler sur les champs non obligatoires qui sont disponibles dans le datamodel. Par exemple, le Nutriscore ou les données relatives à l'emballage de l'article. Il convient également de prendre en compte certaines caractéristiques du produit qui ne font pas encore partie des champs disponibles. "Nous sommes sur la bonne voie, mais il y a encore du pain sur la planche".
Nestlé ajoute que les données sont encore parfois partagées et collectées autrement que via My Product Manager. Cela confirme l'importance de bien établir ce programme d'audit, afin que nous puissions présenter les données dans My Product Manager comme fiables et qualitatives. Cela devrait alors être la source unique de données.
Premières impressions du concept du programme d'audit
Jusqu'à présent, tout se passe bien et Nestlé a bon espoir que ce programme d'audit contribuera à une meilleure qualité des données. "Nous sommes actuellement dans une phase pilote, où nous testons différents articles en utilisant les nouvelles technologies de l'IA et il est important d'en voir un premier résultat."
Maïté, SAP Area Lead chez Delhaize, est également enthousiaste et s'attend à ce que ce programme d'audit encourage l'utilisation de My Product Manager auprès d'autres acteurs du secteur en leur donnant confiance dans la quantité et la qualité des données disponibles sur cette plateforme.
Delhaize utilise le réseau GS1 GDSN pour l'échange de données d'articles depuis de nombreuses années, mais était confronté à un niveau de qualité et une quantité d'informations parfois insuffisants. "Nous pensons que le programme d'audit obligatoire résoudra ce problème très rapidement", déclare Delhaize.
En outre, Delhaize souhaite profiter de cette occasion pour encourager à nouveau tous ses fournisseurs à mettre toutes les informations possibles sur les articles dans My Product Manager.
Regardons vers l'avenir
La mise en œuvre d'un tel programme d'audit ne doit pas être sous-estimée et implique un travail préparatoire.
Delhaize et Nestlé conseillent tous deux aux fournisseurs de vérifier d'abord s'ils disposent de photos et d’artworks de produits adéquats. "De cette manière, l'audit peut être réalisé de la manière la plus efficace possible. Les fournisseurs doivent également veiller à ce que tous les champs soient correctement remplis, y compris les champs non obligatoires", souligne Maïté, de Delhaize.
Nathalie, de Nestlé, cite également que dans de tels projets, il est important de prévoir suffisamment de temps dans la phase initiale pour peut-être insuffler un nouveau souffle dans la méthode de travail interne actuelle." Il est très important d'obtenir une cote "first time right" pour les données produit, il faudra donc peut-être investir un peu de temps dans la révision des données produit existantes afin qu'aucune retouche ne soit nécessaire par la suite."
GS1 Belgium & Luxembourg prépare un nouveau programme d'audit !
Au cours du second semestre de cette année, GS1 Belgium & Luxembourg lancera un programme d'audit obligatoire pour les aliments préemballés.