Maxeda : ‘Continuer à investir ensemble dans les données produits’
« Les évolutions réglementaires impliquent des exigences supplémentaires pour les données d’articles présentes dans la GS1 datapool. Mais les développements au sein du retail entraînent également des modifications et élargissements » nous explique Xavier Verbeeck, Supply Planning Director chez Maxeda DIY.
Verbeeck est impliqué chez Maxeda depuis le lancement de la datapool pour le secteur du bricolage, jardinage et animalerie. « Chez Maxeda, connu pour Praxis et Brico, nous avons été directement convaincus qu’une datapool profiterait aussi bien aux retailers qu’aux fournisseurs. Le partage mutuel de données permet de renforcer l’efficacité de toute la chaîne. Il faut pour ce faire investir ensemble, et un tel processus est très énergivore, mais les résultats sont au rendez-vous », nous dit Verbeeck.
Primordial pour l’omnicannal
Au sein du marché du bricolage omnicannal, des données d’article de qualité sont la clé du succès. « L’omnicannal ouvre au retail la porte vers d'innombrables clients. Et vous pouvez en outre facilement étoffer et développer votre assortiment avec des groupes de produits pour lesquels vous n’avez pas l’espace dans les magasins traditionnels. Si vous avez une bonne supply chain et des données d’article fiables, vous pouvez créer un véritable canal séparé pour la vente en ligne », ajoute Verbeeck.
Selon lui, la qualité des données d’article joue un rôle primordial dans la combinaison online et offline. « La recherche en ligne qui se solde par un achat hors ligne est une tendance qui se poursuit. Les consommateurs cherchent depuis chez eux ce dont ils ont besoin, et se rendent ensuite dans un magasin de bricolage pour procéder à l’achat. Et ils espèrent bien ne pas être déçus par ce qu’ils vont trouver dans les rayons. Les filtres de recherche en ligne requièrent une attention particulière. Lors de l’introduction des données, les fournisseurs doivent veiller à ce que les informations soient justes et encodées au bon endroit. Le but étant évidemment que l’article puisse être trouvé ».
Mesures et poids
Parmi toutes les données disponibles dans la datapool, les mesures et le poids sont des données essentielles pour la supply chain. Verbeeck : « Ici, la datapool opère une distinction entre les unités consommateur et logistiques. Le type de transport et le choix du transporteur se font en fonction de nos dimensions. Si un produit est encodé avec des dimensions trop grandes, cela a des conséquences considérables. Ce type d’erreur représente concrètement un surcoût de transport de 45 euros. Et cela nous empêche également de tenir notre promesse de livraison de colis, commandé avant 20h, chez vous le lendemain, et cela a également un impact sur nos entrées. Autrement dit, des données d’article fautives peuvent avoir de lourdes conséquences ».
Nécessité de disposer des données dès que possible
En tant que retailer, Maxeda souhaite disposer des données d’article aussi tôt que possible dans le processus. « Si un fournisseur annonce un nouveau produit, et que nous disposons des données via GS1, nos départements peuvent déjà s’en occuper. L’équipe merchandise peut dès lors préparer le plan de rayonnage grâce aux mesures et poids, et les collègues de la supply chain peuvent initier le processus de commande et logistique. Et nous pouvons ainsi également préparer le transport vers les centres de distribution et les magasins. Et dans le cas de substances dangereuses, nous devons prévoir le stockage en toute sécurité. Plus tôt nous pouvons nous mettre à l'œuvre, plus l’introduction d’un produit sur le marché se déroule en douceur ».
De grands défis
Chez GS1, les enjeux actuels sont la durabilité, la législation environnementale et la sécurité. « Nous remarquons que de nombreux fournisseurs rencontrent des difficultés à fournir les données relatives à ces thématiques, comme c’est le cas avec les données relatives aux substances dangereuses. Il s’agit aussi souvent de matière complexe, et la plupart des fournisseurs ne partagent dès lors pas ou très peu ces données dans la datapool. Et pourtant, il s’agit d’une part importante de l’ensemble des données dont le retail doit pouvoir disposer.
Selon Verbeeck, les autres données d’article sont quant à elles partagées soigneusement et minutieusement dans la datapool. « Mais les données relatives aux substances dangereuses doivent, elles aussi, être disponibles chez GS1, et en tant que partenaires commerciaux nous devons avoir la certitude que ces données sont suffisamment contrôlées et fiables. C’est la raison pour laquelle nous encourageons les fournisseurs à continuer à investir à cet égard.
Faire les choses correctement dès le début
Quand on demande à Verbeeck quelles sont selon lui les opportunités qui restent à saisir dans le datamodel de GS1, il nous répond que la base est bonne, et que la collaboration entre les fournisseurs et le retail doit encore être affinée. « L’objectif ultime, c'est une datapool où les choses sont faites correctement dès le début. Nous avons tout à gagner à ce que l’ensemble des données soient correctes dès la première introduction et que les bons champs soient repris. Introduire des données erronées entraîne des manipulations supplémentaires de correction ». Des données d’article fiables et standardisées permettent à toutes les entreprises d’optimiser continuellement leurs processus. « Ensemble, nous pouvons fluidifier davantage les processus au sein de la chaîne ».
Une responsabilité partagée
Selon Verbeeck, les accords structurés entre fournisseurs et retailers au sein de GS1 sont source de responsabilité partagée. « Les développements visés pour les données d’article sont abordés à différents niveaux. Au sein du business council et des différents groupes de travail, une attention particulière est accordée à des données d’article aussi standardisées que possible, avec comme objectif ultime que la GS1 datapool devienne véritablement le ‘single source of truth’.