Implémentation du GS1-Datamatrix chez Colruyt Group
En 2017, GS1 Belgilux lançait, parallèlement à son groupe de travail, un projet pilote relatif à l’implémentation du GS1 DataMatrix.
Un code à barres en deux dimensions qui permet d’encoder beaucoup plus de données qu’un code à barres EAN-13, ce qui en fait le choix idéal pour des articles à poids variables.
Outre le fournisseur de viande Sopraco, Colruyt Group a également pris part au projet. Patrick Arijs, Sr. Product Development Engineer chez Colruyt Group, parle de son expérience.
Pourquoi Colruyt Group a-t-il décidé de participer au projet pilote ?
Patrick Arijs : « Pour nous, c’était logique : nous avions abandonné les numéros nationaux au profit des GTIN dès 2011, mais nous les encodions toujours dans un GS1 DataBar. De plus, nous étions obligés d’intégrer à la fois le poids et le prix dans le code à barres, ce qui donnait des codes à barres très longs. Le GS1 DataMatrix permet d’encoder beaucoup plus d’informations sur une plus petite surface. Il est donc plus aisé d’ajouter des informations comme le prix au kilo ou la date de conservation sans accroître démesurément la taille du code à barres. »
« Notre objectif a toujours été d’adopter réellement cette solution à long terme », poursuit Patrick. « En effet, nous nous heurtions à un dilemme : il fallait à la fois placer plus d’informations dans le code à barres et éviter de devoir apposer des codes à barres de plus en plus longs sur l’emballage de nos produits. »
Concrètement, qu’avez-vous dû faire/changer dans le cadre de ce projet pilote ?
« En premier lieu, nous avons dû modifier une série de lignes de production pour pouvoir apposer efficacement les nouveaux codes à barres sur les emballages de nos produits. Du point de vue logiciel, nous n’avons pas dû procéder à d’importantes adaptations, puisque nous avions déjà adopté les GTIN et les Application Identifiers. Pour nous, la principale difficulté résidait dans le fait que pour supprimer notre dernier code à barres interne, nous devions également définir un champ de prix dans notre logiciel. »
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le projet pilote ? A-t-il répondu à vos attentes ?
« Nous en sommes très heureux à plusieurs égards. Les donneurs d’ordre du projet en sont satisfaits, comme notre département marketing avec l’espace qui s’est libéré sur l’étiquette. Nous remarquons également de l’enthousiasme chez les sous-traitants. »
Cet enthousiasme provient également de nombreuses possibilités : « Le fait qu’il soit possible d’encoder énormément d’informations complémentaires au GTIN dans le GS1 DataMatrix ouvre de nombreuses portes, notamment en matière de traçabilité et de transparence dans l’échange de données. Après tout, l'échange d'informations sur les produits liées à des numéros internes a créé le besoin de créer des GTIN administratifs. À présent que nous travaillons avec les GTIN, il sera beaucoup plus facile d’échanger ces informations, par exemple via My Product Manager ou une autre datapool GS1 GDSN. »
Comment voyez-vous évoluer l’utilisation des codes à barres 2D aux caisses ?
« Dans un premier temps, nous entendons adopter le GS1 DataMatrix pour tous les articles à poids variable, avec la date de conservation et autant de données que possible sur les lots », explique Patrick. « Dès que cela sera au point, ces informations permettront d’améliorer la gestion des déchets et d’accroître la traçabilité. »
Mais les codes à barres 2D ne sont pas uniquement idéaux pour les articles à poids variable, insiste Patrick : « À l’avenir, nous voulons également utiliser le GS1 DataMatrix pour les articles à poids fixe, comme la charcuterie et le fromage. Nous pourrons ainsi encoder plus facilement les données de conservation et le numéro de lot. »
Les avantages ne s’arrêtent pas aux produits frais emballés. « En fait, le GS1 DataMatrix peut s’utiliser partout où l’on emploie actuellement le code à barres EAN-13. Même si on n’y encode qu’un GTIN, il prendra moins de place que dans un code à barres linéaire, et la marge d’erreur sera réduite. De plus, cela permet de n’apposer qu’un code à barres sur l’emballage, alors qu’il en faut souvent plusieurs aujourd’hui. »
Quel rôle joue Digital Link de GS1 dans ce projet ?
« Le Digital Link de GS1 permet de relier au code à barres des informations présentes en ligne, comme des pages Web d’un producteur », explique Patrick. « Par exemple, il est ainsi possible de communiquer des informations détaillées sur les allergènes ou des recettes au consommateur final. Le Digital Link recèle donc d’énormes possibilités. »
Que recommandez-vous aux autres acteurs qui envisagent d’adopter les codes à barres 2D ?
« De ne pas perdre de temps », recommande Patrick. « Veillez à disposer de l’équipement adéquat, tant pour le scannage que pour l’impression des codes à barres 2D. Un tel projet exige certes un investissement initial, mais en termes d’efficacité, cet investissement portera assurément ses fruits. »