Intergamma : ‘Les informations sur l’emballage sont cruciales’
Les informations relatives au poids et à la composition des emballages sont indispensables, nous dit Margreeth Pape, director sustainability chez Intergamma : « L’UE exige que nous prenions des mesures concrètes afin de rendre les emballages plus durables. Nous avons besoin de données afin de vérifier si nous satisfaisons aux exigences. »
Margreeth Pape a commencé à travailler chez Intergamma il y a trois ans, afin de mettre en place une stratégie de développement durable. Elle ajoute, non sans une certaine fierté, que cette stratégie de développement durable est depuis lors devenue un pilier fondamental de la stratégie d’entreprise d’Intergamma. « Nous estimons qu’il est essentiel de prendre ses responsabilités. L’impact de notre exploitation sur l’environnement a un coût. Nous ne pouvons évidemment pas répercuter ce prix environnemental pour des raisons de concurrence, mais en tant qu'Intergamma, nous essayons de faire la différence, et souhaitons devenir le retailer du secteur du bricolage le plus durable.
Aucune donnée à propos des emballages
Les emballages jouent un rôle important au sein de la stratégie de développement durable d’Intergamma. Ces dernières années, des étapes importantes ont été franchies en vue de rendre les emballages plus durables. Pensez, par exemple, à l’utilisation de matières premières recyclées et de papier ou carton certifié. Ou encore aux modifications apportées au design des emballages, de sorte que les clients puissent plus facilement différencier les matériaux utilisés.
« La difficulté, c'est que nous n’étions pas en mesure de chiffrer le résultat des efforts fournis. En effet, chez Intergamma nous ne compilions pas les données relatives aux emballages. Et dans la datapool GS1, il n’y avait pas non plus de champs prévus à cet effet », nous dit Pape.
Accords relatifs aux informations sur l’emballage
Chez Intergamma, c’est ce manque de données qui nous a poussés à prendre des mesures. Avec GS1 et d’autres intervenants issus du secteur du Bricolage, le retailer a lancé un groupe de travail afin de définir des accords relatifs aux informations sur l’emballage. « L’année dernière, l’Union européenne a adopté une nouvelle directive relative aux emballages (PPWR), dans laquelle des objectifs concrets à propos des emballages ont été définis. Le groupe de travail a examiné les données nécessaires pour pouvoir évaluer dans quelle mesure nous satisfaisons à ces objectifs. Nous avons besoin de ces données pour effectuer la déclaration auprès d’Afvalfonds aux Pays-Bas et Fost Plus en Belgique. »
Le groupe de travail s’est accordé sur de nouveaux champs de données, qui ont depuis été ajoutés dans la datapool GS1. « Ce qui est bien chez GS1, c’est que nous pouvons introduire et traiter les données de manière univoque. Nous ne sommes pas les seuls à demander des informations sur l’emballage aux fournisseurs, d’autres retailers comme Maxeda le font également. Les fournisseurs doivent introduire une seule fois les informations dans la datapool, ce qui leur simplifie considérablement la vie. Surtout vu qu’un grand nombre de fournisseurs sont connectés à la datapool. »
Données relatives aux matières premières présentes dans un emballage
Le groupe de travail s’est efforcé de demander aux fournisseurs uniquement les informations essentielles. Pape : « Le risque, c'est d’ajouter continuellement des attributs, ce qui entraînerait une lourde charge administrative pour les fournisseurs. C’est pour cette raison que nous avons tout mis en œuvre pour simplifier au maximum et limiter le nombre d’attributs. »
Le premier attribut concerne le type d’emballage. Le produit est-il conditionné dans une boîte en carton, un film plastique ou s'agit-il d’un pot de peinture ? Le second attribut concerne le matériau d’emballage. A-t-on utilisé du plastique recyclé ou biodégradable ? « Nous demandons également le poids du matériau d'emballage et des matières premières utilisées, afin de pouvoir mesurer la quantité de matériau d'emballage que nous mettons sur le marché. L’Europe exige, par exemple, que d’ici 2030, les emballages en plastique soient composés au minimum à 35 % de plastique recyclé. Si nous voulons pouvoir prouver que nous satisfaisons à cette exigence, ces données sont indispensables. »
Rapport de durabilité obligatoire
Intergamma fait également référence à la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) une nouvelle loi européenne qui contraint les grandes entreprises comme Intergamma à publier chaque année un rapport de durabilité vérifié par un expert-comptable. « En 2026, nous devrons produire notre premier rapport pour l’année 2025. Les emballages représentent une part importante de ce rapport. Nous sommes dès lors obligés d’être transparents vis-à-vis de l’extérieur à propos de la quantité de matériau d’emballage que nous commercialisons. »
Pape est bien consciente du fait que tous les fournisseurs ne seront pas en mesure de mettre à disposition ces données en un claquement de doigts. « Nous savons que nous attendons beaucoup des fournisseurs, mais nous devons absolument recueillir ces données afin de pouvoir atteindre réellement nos objectifs. Et les attributs nécessaires ne vont faire qu’augmenter à l’avenir. Pensez au passeport produit numérique que nous allons devoir développer pour tous les produits dans les années à venir. Les fournisseurs doivent être prêts pour cela. »
« C’est toute la chaîne qui doit s’activer »
Selon Pape, les grands fournisseurs maîtrisent plutôt bien la gestion de leurs données et sont en mesure de fournir les informations sur l’emballage demandées assez facilement. « Certains fournisseurs sont également plus conscients de la législation qui va s’imposer à nous et pour laquelle nous avons tout intérêt à être préparés. Mais il y a également des fournisseurs qui se demandent comment extraire ces informations depuis leurs systèmes. Souvent, ces fournisseurs sont également tributaires de leurs fournisseurs d’emballage. C’est toute la chaîne qui doit dès lors s’activer .»
Il ressort des analyses de GS1 que les fournisseurs sont encore nombreux à ne pas avoir rempli tous les champs de données. Les données relatives au type d’emballage sont pourtant souvent disponibles. Mais les données relatives au type de matériau d’emballage, poids et matières premières utilisées ne sont que sporadiquement remplies. « C’est normal, mais nous appelons vraiment tous les fournisseurs à s’attaquer à ces données. C’est en effet nécessaire pour satisfaire à la législation. Si les fournisseurs ont encore des questions, notamment par rapport à l’interprétation de ces champs de données, qu’ils n’hésitent pas à s’adresser à GS1. »