Pour AB InBev, opter pour l’e-CMR c’est faire le bon choix
En avril 2022, GS1 Belgium & Luxembourg a lancé le projet pilote de l’e-CMR, conjointement avec sept entreprises dont AB InBev. Le but de ce projet pilote, c'est d’optimiser la digitalisation des transports au moyen de l’e-CMR et de définir des standards accessibles à tous. Un an plus tard, nous pouvons déjà nous faire une meilleure idée du projet et avons demandé à Andreea Calin de chez AB InBev de nous faire part de ses observations à propos de l’e-CMR et de notre projet pilote.
Notre interlocutrice
Andreea Calin a rejoint AB InBev il y a neuf ans. Aujourd’hui, elle occupe le poste de responsable de la transformation des opérations logistiques. Son département s’attelle à digitaliser la partie exécution des opérations logistiques, telles que la gestion des commandes, la mise en place de l’inventaire, le planning des transports, la mise en œuvre des transports et la visibilité en temps réel. L’e-CMR joue ici un rôle primordial dans la digitalisation de ces processus.
Organisation du transport chez AB InBev
En tant que brasseur majeur à travers le monde, AB InBev compte 10 sites de production et de nombreux entrepôts en Europe, qui appartiennent à AB InBev, ainsi que des entrepôts externes (prestataires logistiques). Cette méga chaîne d’approvisionnement effectue chaque année plus de 250.000 expéditions en Europe de l'Ouest, en collaborant avec plus de 60 transporteurs différents. Et AB InBev se charge en outre des bouteilles vides retournées par ses clients. Ce système complexe ne se gère actuellement pas sans peine, étant donné que les intervenants continuent à travailler avec un flux lent de documents papier.
Lancement de l’e-CMR
AB InBev a donné le coup d’envoi de ce processus digital il y a quatre ans, au sein de ses flux internes, en commençant par ses sites propres. Ce fut ensuite le tour des transporteurs. Certains d’entre eux ont bien saisi les avantages de l’e-CMR, mais il y en a d’autres par contre qui pourraient bien mieux exploiter ce processus digital. À l’heure actuelle, AB InBev envisage également de démarrer ce processus avec ses clients.
Les avantages de l’e-CMR
« Le recours aux documents papier est extrêmement inefficace et chronophage », nous dit Andreea. D’une part, car le personnel administratif ne reçoit pas toujours les bons documents, ou alors en retard. En cas de problème, ils sont même amenés à devoir chercher les documents papier corrects. D’autre part, car les clients et les transporteurs d’AB InBev utilisent également ces mêmes documents papier. Dans la mesure où les vidanges doivent également être prises en compte, AB InBev ne peut pas facturer ses clients tant qu’elle n’a pas reçu l’ensemble des documents. « Digitaliser ce processus en ayant recours à l’e-CMR nous permettrait de gagner un temps précieux et nous épargnerait bien des soucis », explique Andreea.
Ainsi, le principal avantage pour tous les intervenants (expéditeur, transporteur et client) à utiliser l’e-CMR, c'est que tout le monde dispose d’informations identiques en temps réel, instantanément, et qu’aucun document ne se perd. Partant de là, les entreprises peuvent automatiser leurs processus basés sur la confirmation de livraison. Les entreprises ne doivent plus encoder les informations manuellement.
« Enfin, éliminer la gestion du papier entraîne également une réduction des coûts pour tous les intervenants », ajoute Andreea. « Les entreprises ne doivent pas vérifier ce qu’elles récupèrent et peuvent ainsi éviter des litiges sur des problèmes survenus plusieurs semaines auparavant, vu que tout se fait en temps réel ».
Le rôle de GS1
Les clients ne souhaitent pas gérer différentes plateformes d’e-CMR que leurs différentes fournisseurs et transporteurs utilisent, nous devons donc analyser dans quelle mesure cela est faisable pour eux. C’est pour cette raison que GS1 Belgilux a lancé ce projet pilote pour explorer les exigences propres à chacun au sein de la chaîne d’approvisionnement et ainsi établir des standards, sans avoir à réinventer la roue. AB InBev fait partie des premières entreprises à avoir adopté l’e-CMR et est vraiment convaincue qu’il représente le futur. Le rôle de GS1 aujourd’hui, c'est de rassembler l’ensemble des intervenants et de faciliter l’interopérabilité pour tout le monde, en définissant les standards spécifiques à l’e-CMR, en se basant sur le travail déjà accompli par le passé (comme Dataset d’UN/CEFACT).
Petite parenthèse
Il existe déjà aujourd'hui la régulation européenne portant sur les informations électroniques relatives au transport de marchandises (e-FTI), qui stipule que les pays devront accepter les documents de transport digitaux d’ici 2025. L’e-CMR n’est cependant pas repris dans cette régulation, dans la mesure où ce dernier est réglementé par l’UN.