Une révolution dans la qualité des données pour les aliments préemballés
Au cours du second semestre de cette année, GS1 Belgium & Luxembourg lancera un programme d'audit obligatoire pour les aliments préemballés.
Depuis quelques années, la qualité des données est mesurée sur la base de règles de validation. Cela se faisait auparavant dans un système séparé, le "DataChecker". Entre-temps, cette fonction est intégrée dans My Product Manager depuis plus d'un an et elle permet de cartographier la qualité des informations sur les produits alimentaires préemballés.
Les règles de validation sous la loupe
Jan Somers, CEO de GS1 Belgilux : "Le résultat de ces règles de validation au niveau du secteur n'est pas vraiment positif. Environ 20% ou 25 000 fiches produits contiennent des erreurs ou des lacunes. Par conséquent, les informations ne peuvent être mises à la disposition des preneurs des données, car la fiabilité ne peut être garantie. Si un fournisseur ne sait pas si un produit est effectivement exempt d'allergènes ou s'il a oublié d'indiquer les allergènes, il y a un problème."
Tom Depoorter, FMCG & Foodservice Sector chez GS1 Belgilux : "Depuis un certain temps, il y a un doute sur les règles de validation, elles ne sont pas suffisamment satisfaisantes. Le système peut exiger que certaines caractéristiques spécifiques du produit soient toujours introduites dans certaines conditions, ou vérifier si les valeurs se situent dans une fourchette logique et si les relations entre ces valeurs sont correctes, mais cela n'est jamais concluant."
"Si la description néerlandaise est copiée dans les champs français et allemand, les règles de validation sont aisément contournées. Mais en réalité, nous ne pouvons même pas être sûrs que la description néerlandaise est bien celle du bon produit. Nous ne pouvons également affirmer avec certitude que les ingrédients, nutriments et allergènes enregistrés correspondent réellement à ceux figurant sur l'emballage."
Jan Somers : "À l'été 2019, nous avons fait tester et auditer 200 produits de diverses catégories par un prestataire externe. Cela vis à vis de l'ancien programme volontaire de qualité des données de GS1 Belgilux "Certificate of Excellence", et du programme obligatoire "DataKwaliTijd 2.0" des collègues néerlandais. Le résultat a confirmé nos craintes : seuls 10% ont réussi le test dans les deux programmes. Cela a confirmé que les contrôles du système ne peuvent suffisamment garantir que les informations sur les fiches produits dans My Product Manager correspondent à ce qui se trouve physiquement sur l'emballage du produit."
GS1 ne reste pas les bras croisés : un nouveau programme d'audit voit le jour
Jan Somers GS1 : "C'est pourquoi le Conseil d'Administration a décidé fin 2019 qu'un nouveau programme d'audit obligatoire pourrait être élaboré. Vu que dans le Benelux il y a une très forte collaboration en termes d'information sur les produits, il était évident de partir du programme néerlandais qui était déjà actif depuis deux ans à l'époque."
Victor Vroklage, Business Analyste FMCG & Foodservice GS1 Belgilux, responsable du contenu du programme, poursuit : "Il n'était évidemment pas question de se contenter de copier le programme néerlandais sans l'examiner de manière critique. Un groupe de travail composé de 10 entreprises, dont des fabricants, des grossistes et des retailers, a été mis sur pied afin d'élaborer le plan du nouveau programme Belgilux à l'horizon 2020."
Un coup d'oeil dans les coulisses du groupe de travail
Delhaize et Nestlé partagent leur expérience au sein du groupe de travail sur la qualité des données.
Maïté Moradiellos del Molino, SAP Area Lead, fait partie de l'équipe Master Data Support au sein de Delhaize. "Nous sommes responsables de l'intégration correcte des données que nous recevons de GS1 dans notre système et nous apportons notre soutien à l'équipe Masterdata qui est responsable de la création et de la maintenance des articles dans nos systèmes." Actuellement, cette équipe travaille à l'amélioration de la gestion des données reçues afin d'exploiter au mieux les informations disponibles.
Nathalie Van Roekeghem, Cross-Functional Report Manager chez le fournisseur Nestlé, est responsable d'une équipe composée de différentes fonctions, dont le master data. L'équipe Masterdata est chargée de compléter, de vérifier et de gérer les données.
Lorsque de nouveaux produits sont créés, ces informations proviennent généralement de nos marchés internationaux, où la production se déroule. Ces informations sont ensuite complétées et vérifiées à 3 niveaux : par notre équipe Marketing locale, notre équipe Quality locale et notre équipe Master Data locale. Ces derniers envoient ensuite les informations sur les produits via le réseau mondial de synchronisation des données (GS1 GDSN) aux clients qui sont actifs sur ce réseau et également via My Product Manager, nous explique Van Roekeghem.
La principale motivation pour participer au groupe de travail
En tant que la plus grande entreprise alimentaire au monde, Nestlé est un acteur majeur sur le marché des produits de grande consommation. "Nous estimons donc que nous avons une grande responsabilité envers nos consommateurs. Il était donc naturel pour nous d'être présents dans ce groupe de travail dès le début et de participer activement à la réflexion sur la meilleure façon d'élaborer le programme d'audit pour en assurer la meilleure qualité possible."
Le programme d'audit est considéré comme une grande valeur ajoutée. "Nous pensons qu'il est extrêmement important que les consommateurs aient accès aux données les plus qualitatives et les plus précises sur nos produits afin qu'ils puissent faire des choix en toute connaissance de cause. La transparence et la confiance sont essentielles dans la promesse que nous leur faisons. Le consommateur doit pouvoir obtenir les mêmes données en ligne que lorsqu'il voit le produit physiquement en magasin", affirme Nathalie.
Le point de vue des fournisseurs, entre autres Nestlé, a été pris en compte. Par exemple, nous avons écouté comment ils traitent les informations sur les produits et quel impact cela peut avoir sur le fonctionnement d'un tel programme.
"En outre, nous voulions nous assurer que nous pourrions nous aligner autant que possible sur le programme d'audit de GS1 Pays-Bas, car les fournisseurs sont nombreux sur les deux marchés." souligne Van Roekeghem, Nestlé.
Chez Delhaize, Maïté, SAP Area Lead, explique que la première étape consiste toujours à recevoir la meilleure qualité de données de la part de leurs fournisseurs. La qualité de leur masterdata a toujours été une priorité pour Delhaize, et cette année, ils veulent aller encore plus loin. Un comité interne a été créé pour mieux gérer toutes les demandes de masterdata afin de garantir une meilleure qualité des données. C'est pourquoi Delhaize a participé au groupe de travail.
Lisez la mise en pratique ici
Un coup d'œil dans les coulisses du groupe de travail
Entre-temps, GS1 prépare la mise en œuvre du programme depuis la fin de l'année dernière.
Jan Somers, CEO GS1 Belgilux : "Le Conseil d'Administration a choisi de réaliser l'audit de manière interne et digitale. Dans la mesure du possible, l'intelligence artificielle (IA) est utilisée pour extraire les informations sur le produit à partir de photos ou d'artwork et les comparer automatiquement avec les informations figurant sur la fiche produit dans My Product Manager. Si nécessaire, il y a une intervention humaine, où des auditeurs vont ajuster ou compléter."
Steffie Defreyne, Project Lead Data Quality chez GS1 Belgilux est responsable de la mise en œuvre pratique du programme. "Après avoir été entraîné sur base d'une centaine de produits, l'outil d'IA a été soumis à un baptême du feu au début de cette année. Au cours d'un pilote interne, GS1 a simulé le rôle de fournisseur pour 200 produits à partir de l'assortiment de fournisseurs actifs au sein de notre Conseil d'Administration, du Data Committee ou du groupe de travail sur la Qualité des Données. Cela a permis d'acquérir un grand nombre de nouvelles connaissances et de révéler des points d'apprentissage. L'étape suivante est le pilote externe auquel participent 12 fournisseurs avec 600 produits de diverses catégories de produits et avec différentes formes et matériaux d'emballage. Une fois que tout cela sera derrière nous et que le processus et l'outil auront été mis au point, nous pourrons commencer à travailler dès cet été".
Victor Vroklage, Business Analyst FMCG & Foodservice GS1 : "Il est très agréable de constater que certains fournisseurs sont enthousiastes à l'idée de pouvoir faire évaluer leurs compétences en matière d'information sur les produits et que nous les voyons attendre avec impatience leur premier rapport d'audit."
Tom Depoorter, Sector Manager FMCG & Foodservice GS1 : "Tous les fournisseurs de produits alimentaires qui distribuent leurs produits en supermarchés et/ou aux entreprises foodservice doivent prêter une attention particulière à nos communications dans les mois à venir. Il y a plus de 100 000 produits provenant de plus de 1000 fournisseurs dans le champ d'application."
Jan Somers conclut : "Les fournisseurs devraient également déjà bloquer un budget d'audit pour ce programme. Selon qu'ils paient ou non une cotisation et/ou s'abonnent à My Product Manager, ils devront payer entre 20 et 35 euros par produit audité. Le régime d'échantillonnage garantira que la bonne qualité des données est récompensée, car de bons résultats conduiront à des tailles d'échantillonnage plus petites et donc à des coûts moindres."
De plus amples informations sur le contenu du programme sont disponibles ici.
